Par Hugo Cordier
La création de Santé Québec et de les nominations de Geneviève Biron à titre de gestionnaire et de Frédéric Abergel à titre de vice-président exécutif aux opérations, ont remué les différends bords politiques. Plusieurs se questionnent : est-ce une manière d’immiscer peu à peu le secteur privé dans le système de santé public?
En effet, la nomination de Geneviève Biron, ex-PDG de Biron Groupe Santé, à la tête de l’agence est considéré par nos confrères de la presse comme « un top gun du privé ». Cette expression rend concrète la mise en marche de cette nouvelle agence, qui semble aller droit vers la privation du système québécois. Élu pour un mandat de trois ans, la nomination de Madame Biron n’est pas sans inquiéter l’opposition, qui voit à travers celle-ci une privation globale du système. Cette dualité, qui semble vouloir s’installer entre le secteur privé et public, montre une volonté du gouvernement Dubé d’insuffler un nouveau souffle au système, mais également une nouveau visage de la politique publique en matière de santé.
Comme le citait dernièrement Radio-Canada, «J’ai l’ambition d’offrir aux Québécois le système de santé qui leur est dû.» Citation de Geneviève Biron, PDG de Santé Québec.
La nomination de cette gestionnaire d’expérience veut, par sa vision, offrir un meilleur accès aux soins, bâtir un système de santé efficace et mettre en place de meilleurs pratiques.
Créée dans le cadre du projet de loi 15 en 2023, la nouvelle agence gouvernementale Santé Québec a pour mandat de gérer et de coordonner les opérations de l'ensemble du réseau de la santé et selon Christian Dubé, les deux dirigeants retenus pour cette tâche sont les personnes toutes désignées : «Mme Biron et M. Abergel, c'est le duo complémentaire de gestionnaires dont les Québécois ont besoin».
Le but de la nouvelle agence est de permettre une agilité et une mobilité des professionnels de la santé sur le territoire Québécois. Cet organisme gouvernemental veut rendre le service de santé plus fort, planifier, organiser mais aussi évaluer l’ensemble des services de santé et des services sociaux au Québec.
Qu’est-ce qui est attendu de l’agence Santé Québec avec le projet de loi 15?
La première bataille de santé Québec est d’évincer tout type de conflits d’intérêts afin d’éviter tout lien entre les membres proches des gestionnaires de l’agence. Ainsi, le comité a d’ores et déjà mis en place et déposer un premier rapport d’étape.
Pour le moment, douze chantiers prioritaires sont envisagés. Les trois premiers chantiers prioritaires à court termes sont:
Effectuer la transition et la fusion des établissements en son sein
résoudre et anticiper l’enjeu du vieillissement de la population québécoise
Améliorer la performance du système
donner des moyens efficaces aux acteurs du système afin de rendre le système de santé plus sûr pour les usagers.
La transition des effectifs du ministère de la Santé et des Services sociaux sous la nouvelle égide de Santé Québec doit s’effectuer au cours des prochains mois. Reste à voir si ce changement de culture apportera des améliorations concrètes et perceptibles sur le terrain.
Hugo Cordier est diplômé d'un master 2 «Droit international et humanitaire de la santé», université de Montpellier et est étudiant au sein de l’université de Montréal dans le programme d’actualisation en Droit afin d’intégrer l’École du barreau de Montréal.
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